Projet Sherlock : disséquer un ancien générateur de vapeur pour mieux comprendre son vieillissement
Vous avez peut-être déjà entendu parler du projet Sherlock sans trop savoir de quoi il s’agissait ? Pour faire simple, EDF a demandé à ses partenaires (dont Onet Technologies) d’extraire des échantillons très précis d’un ancien générateur de vapeur de Cruas afin de réaliser des analyses en laboratoire.
Le but final étant de mieux comprendre le vieillissement de ces échangeurs et donc d’espacer au mieux des campagnes de maintenance très coûteuses.
Pour rappel, un générateur de vapeur mesurant 22 mètres de hauteur et pesant 465 tonnes est composé de nombreux éléments, de faisceaux, de plaques… qui ne facilitent pas l’accès aux échantillons souhaités par EDF.
Pour cela, depuis 2018, une dizaine d’ingénieurs et de techniciens Onet Technologies développent plusieurs machines spéciales et préparent les interventions sur ce chantier unique en son genre.
Une étape importante franchie
Le « carottier » est la plus imposante de ces machines, elle a nécessité 1 an et demi de mises au point pour pouvoir effectuer des prélèvements complexes sur le générateur de vapeur.
Cette machine mesure en effet 4 mètres d’envergure et a une masse avoisinant les 10 tonnes. Elle a la faculté de réaliser des carottages d’un diamètre supérieur à un ballon de basket et dans des épaisseurs d’acier dépassant les 50 centimètres.
L’équipe de développement a rencontré deux principaux challenges techniques lors des mises au point : d’abord le caractère discontinu de la matière à usiner qui applique des chocs cycliques sur les plaquettes de l’outil de coupe, traditionnellement très dures et très fragiles ; la seconde problématique issue du besoin d’EDF de ne pas polluer les prélèvements, ce qui implique de ne pas utiliser de fluide de lubrification pour la coupe, une première pour ce type d’usinage !
Le carottier permettra aux équipes opérationnelles d’Onet Technologies (DISR) de réaliser 27 carottages sur une campagne de trois mois fin 2023.